Travail de nuit en restauration : toutes les règles, droits et obligations

Travailler la nuit en restauration, c’est le quotidien de beaucoup d’équipes. Mais côté loi, il y a des règles claires : quand parle-t-on de « travail de nuit » ? Quelles limites horaires ? Quelles contreparties ? Et qu’est-ce qui change dans l’hôtellerie-restauration (HCR) ? On fait le point, simplement.
Travail de nuit : la définition qui compte
En droit français, tout travail effectué entre 21h et 6h est considéré comme du travail de nuit. Un accord collectif peut fixer une autre plage de 9 heures comprise entre 21h et 7h, à condition qu’elle inclue minuit–5h.
Dans la branche HCR, la période de nuit retenue est 22h–7h. C’est la référence à garder pour les hôtels, cafés, restaurants.
Quand l’employeur peut-il recourir au travail de nuit ?
Le travail de nuit doit rester nécessaire à l’activité (continuité du service, sécurité, flux clients tardifs…) et s’appuyer sur un accord collectif (branche ou entreprise). À défaut, une autorisation de l’inspection du travail peut être requise selon les cas.
Les limites horaires à respecter
Durée quotidienne & hebdomadaire
- Quotidien : la durée de travail de nuit est en principe limitée à 8 heures sur une période de 24 h (dérogations possibles par accord ou autorisation).
- Hebdo moyenne : 40 h en moyenne sur 12 semaines consécutives.
Traduction opérationnelle : vous planifiez serré, mais vous gardez un coussin. Si vous dépassez, c’est encadré et justifié (accord, circonstances exceptionnelles).
Repos et pauses
- Repos quotidien : au moins 11 heures consécutives après le poste de nuit.
- Pause : sur un poste de nuit ≥ 6 h, prévoyez au moins 20 minutes de pause.
Contreparties en HCR : repos compensateur (et pas seulement des primes)
En HCR, la contrepartie obligatoire est le repos compensateur. Concrètement : 1 % de repos par heure travaillée pendant la période de nuit (22h–7h), calculé au trimestre civil. Pour un temps plein présent toute l’année, un minimum de 2 jours de repos est forfaitisé.
Beaucoup d’établissements ajoutent des primes de nuit (politique interne, usages locaux ou accord d’entreprise). Bonne pratique : écrivez noir sur blanc vos règles (montants, éligibilité, modalités).
Suivi médical renforcé : ce n’est pas facultatif
Avant l’affectation sur un poste de nuit, le salarié bénéficie d’une visite d’information et de prévention. Ensuite, un suivi régulier est organisé par le service de prévention et de santé au travail (médecin du travail, etc.). Si nécessaire, des examens complémentaires sont prescrits, à la charge de l’employeur.
Publics protégés : jeunes, grossesse, aménagements
Jeunes de moins de 18 ans
Principe : pas de travail entre 22h et 6h pour les 16–17 ans. Dérogation Hôtellerie-Restauration : possibilité d’aller jusqu’à 23h30 dans certains cas encadrés. Organisez votre planning et vos retours à domicile en conséquence.
Salariées enceintes & retour de nuit vers jour
La salariée enceinte peut demander une affectation sur un poste de jour. De manière générale, les travailleurs de nuit qui souhaitent passer de nuit → jour (ou l’inverse) ont une priorité pour les postes équivalents disponibles.
Exemples concrets (pour éviter les impairs)
- Service qui finit à 23h30 : en HCR, vous êtes bien en période de nuit (22h–7h). Contreparties à prévoir (repos compensateur, etc.).
- Chef qui enchaîne une fermeture puis une ouverture : vérifiez les 11 h de repos quotidien et la moyenne hebdo sur 12 semaines.
- Équipe saisonnière : les contreparties en HCR se calculent au trimestre civil ; anticipez les récupérations avant la fin de saison.
Check-list express pour l’employeur
- Votre période de nuit est clairement définie (22h–7h en HCR) et communiquée.
- Vos plannings respectent 8 h en principe la nuit et 40 h en moyenne sur 12 semaines (ou dérogations encadrées).
- Vos contreparties sont tracées : repos compensateur (1 %/h de nuit, min. 2 jours/an pour un temps plein), et le cas échéant primes internes.
- Le suivi médical de nuit est organisé (VIP initiale, périodicité, examens si besoin).
- Les jeunes sont planifiés en sécurité (pas au-delà de 23h30, transport retour prévu).
- Vos règles figurent dans une note d’établissement ou un accord ; les managers sont formés.
En deux mots
Le travail de nuit en restauration est possible, mais pas à l’aveugle. Cadrez vos horaires, consignez vos dérogations, tenez vos contreparties et suivez la santé de vos équipes. Vous y gagnez : conformité, engagement et moins d’absentéisme.
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